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                         Die 
                          Zeiten. 
                          Forteresse de Waxholm en Suede du 10. dAout 
                          1810. 
                          Ce nest quapresent ma chère et bonne amie, 
                          que je puis assez rassembler mes idees pour vous ecrire, 
                          encore seront elles confuses et troublées par lhorreur 
                          et le saisissement, dont je ne sortirai jamais. Je vais 
                          quoi, quil en coute à mon coeur, vous faire des 
                          details, mais je le dois à la constante amitie que vous 
                          mavez temoigné; il est bon, que les gens de bien 
                          connoissent, jusqu oû va latcrocité du mensonge 
                          le plus affreux, jusqu oû il a su pousser ses 
                          horribles poursuittes. Depuis le temps de la revolte, 
                          que se fit contre Gustave IV., les esprits etoient 
                          montés à la revolte, ils se formentoient, ils se formoient 
                          des plans de trouble. La classe de laquais avoit des 
                          rassemblements cachés, des ecrits incendiaires, portants 
                          tous contre les maitres et les gens en place circuloient, 
                          se rependoient à Stockholm, comme en province et marquoient 
                          en mecontentement suivi de sedition. Le Prince Royal 
                          arrive, son abord plait, il se sait aimer. Il avoit 
                          en effet des qualités bien estimables, brave militaire, 
                          simple <405:> et bon dans ses manières, 
                          se raprochant avec bonté de touts les états, il convenoit 
                          en tout à ce pays et y fut apprecie par ses veritables 
                          grandes et rares qualités. Cet amour pour lui calma 
                          ou parut calmer les esprits, le bonheur de la Suede 
                          commençoit à renaitre et nous etions tous calmes desperer 
                          sous lui un regne heureux, doux et juste, ce Prince 
                          avoit de haute qualités et un coeur excellent. Sa mort 
                          fut helas! le signal des maux de la Suede. Les seditieux, 
                          qui ne desiroient quune occasion de commencer 
                          la revolte, saisirent ce moment pour parvenir à leur 
                          fin; lon fit courir partout le bruit, que la mort 
                          du prince netoit pas naturelle, que le poison 
                          avoit mis fin à ses jours, que notre famille en etoit 
                          les auteurs, et quencore dautres grandes 
                          familles y etoient reunies, que mon infortuné frère 
                          et moi en etions surtout les auteurs. Nous avons été 
                          helas! mon frère 
                          et moi les derniers à savoir les bruits atroces contre 
                          nous; vous avons ignoré longtems les calomnies, dirigées 
                          dans les papiers que circoloient dans le pays; forts 
                          de notre bonne conscience, assurés par la purété de 
                          nos coeurs et notre innocence nous etions dans la securité, 
                          il nous sembloit impossible, quune conduitte sans 
                          tache, éprouvée depuis nous jeunes années, quun 
                          dévouement entier aux principes sacrés, comme <406:> 
                          homme détat, comme citoyen devoit assurer à mon 
                          frère (apresent meconnu) la sureté et la justice publique; 
                          nous avions cru, lui et moi, que ces bruits navoient 
                          pour but quune medisance particuliere de quelques 
                          malveillants, et qui ne pourroient sans absurdité et 
                          depourvues de toute espece de fondement, faire impression. 
                          Ce ne fut que 6 jours avant la journée affreuse 
                          du 20, que nous aprimes les horreurs dites contre nous, 
                          et nous les avons alors trouvées tellement depourvues 
                          de lombre de croyance, que même ils ne nous ont 
                          pas inquiettés. Dailleurs, lorsque lon se repose 
                          sur 56 années de conduitte sans reproche, lon 
                          est loin de penser, que lon est totalement meconnu. 
                          Dans cette securité, me réposant sur son coeur, sur 
                          les vertues et son caractere loyal, jetois sans 
                          alarmes pour mon frère et lui sans aprehentions. La 
                          nation suedoise sétant dailleurs toujours montré 
                          noble et jamais injuste et cruelle, comment aprehender, 
                          que la plus noire calomnie put lui faire changer en 
                          un moment de caractere. Non, ma chere amie, cette crainte 
                          ne pouvoit entrer dans nous coeurs, je savois la vie 
                          de mon frère ecoulée dans la pratique de la vertu, je 
                          devois le croire en sureté. Nous nous separames donc 
                          le 20, le matin a 9 heures avec le calme de la 
                          bonne conscience. La cour du <407:> roi 
                          alla au devant du convoi du prince royal. Vous saurez 
                          mieux que moi des details à cet egard, je neu 
                          jamais la force de les entendre    
                          A deux heures lon vint me dire que ce frère cheri, 
                          etoit mort, victime de la populace    
                          Mon état à cette nouvelle menpecha den entendre 
                          davantage, aneantie et dans letat dhorreur, 
                          ou jetois plongée, je sais à peine, que les officiers 
                          de garde avec une garde nombreuse sauvèrent ma maison 
                          du pillage et assurement ma malheureuse vie, qui etoit 
                          egalement proscritte. Je conjurai, que lon mit 
                          le scelé aux papiers de mon frère et aux miens. Voila, 
                          quelle fut ma premiere journée avec ma fille, grosse 
                          de 7 mois et deux anciens amis de mon frère. Ceux 
                          ci manoncérent par les avis, quils avoient 
                          reçus en  entrants et sortants de la maison, quil 
                          ny avoit plus de sureté pour moi dans cette maison 
                          infortunée, que je ne devois plus y passer la nuit. 
                          Enfin à 9 heures du soir, il me falut au risque 
                          de la vie quitter cette maison, devenue si funeste pour 
                          moi. Je suis deguisee en servante, je ne voulois pas 
                          quitter le pays, mais je demandois un ordre pour le 
                          Commandant de cette forteresse ci, pour my rendre, 
                          et y prendre les moyens de mettre en évidence linnocence 
                          de mon malheureux frère et la mienne. Je fus sur mer 
                          <408:> jusqu à 7 heures du 
                          matin dans une pluie et un vent terrible; ce fut apres 
                          36 heures, que je pus changer de vetements, qui 
                          trempées de pluie secherent sur mon corps. Arrivée ici, 
                          je trouvai des ames compatissantes, bien traitée par 
                          le Commandant et les officiers, remplis degards 
                          et dattention pour moi. Cest dici, que jai 
                          demandée justice pour la mémoire de mon malheureux frère 
                          et pour moi. Je suis ici à ma demande pour reclamer 
                          les loix contre la violance et la plus atroce calomnie. 
                          Nul autre part mes tristes jours netoient en sureté, 
                          car la rage et le mensonge avoit parmi le peuple proscrit 
                          ma penible existence. 
                       | 
                       
                         Kleist. 
                          Brief der Gräfinn Piper, an eine Freundinn in Deutschland. 
                          Festung Waxholm in Schweden d. 10. Aug. 1810. 
                          Erst jetzt, meine theure und liebe Freundinn, kann ich 
                          meine Geister in dem Maaße sammlen, als es nöthig ist, 
                          um Ihnen zu schreiben, und noch werden meine Gedanken 
                          verworren und zerrissen sein, unter der Einwirkung des 
                          Schreckens und des Entsetzens, in welchem meine Seele 
                          befangen ist. Gleichwohl, so schwer es mir wird, so 
                          bin ich es der standhaften Freundschaft, die Sie mir 
                          bewiesen haben, schuldig, Ihnen einige Zeilen zu schreiben; 
                          es ist gut und zweckmäßig, zur Wissenschaft aller Männer 
                          von Ehre zu bringen, wie weit die Verwegenheit der abscheulichsten 
                          Lüge, und der Grimm ihrer entsetzlichen Verfolgungen 
                          geht. Seit jenes, gegen Gustav IV. ausgeübten Gewaltschrittes, 
                          waren die Gemüther überhaupt zur Rebellion geneigt: 
                          der Keim der Empörung bildete sich und gährte in ihrem 
                          Innern. Bediente und Lakayen hatten geheime Zusammenkünfte; 
                          Brandbriefe gegen ihre Herrn und gegen die Männer in 
                          Amt und Würden, gingen in Stockholm sowohl als in der 
                          Provinz, von Hand zu Hand, und verriethen nur zu deutlich 
                          die allgemeine Gährung. Darauf kömmt <405:> der 
                          Kronprinz an: sein Anblick gefällt, er weiß sich geliebt 
                          zu machen. Und in der That hatte er die angenehmsten 
                          und schätzenswürdigsten Eigenschaften; tapfer als Soldat, 
                          einfach und edelmüthig in seinen Sitten, voll von Güte 
                          und Herablassung für alle Stände, schickte er sich in 
                          jeder Rücksicht für dies Land; er ward nach seinem vollen 
                          Verdienst darin gewürdigt. Diese Liebe zu ihm beschwichtigte 
                          oder schien wenigstens die Gemüther zu beschwichtigen; 
                          das Glück Schwedens schimmerte von Neuem empor, und 
                          bei der milden und gerechten Denkungsart dieses Herrn, 
                          hoffte jeder auf eine glückliche Regierung. Sein Tod, 
                          ach! war das Zeichen des Hereinbrechens aller Uebel 
                          über Schweden. Die Unzufriedenen, die nichts als eine 
                          Gelegenheit wünschten, um die Revolution zu beginnen, 
                          ergriffen diesen Augenblick, um zu ihrem Zweck zu gelangen. 
                          Ueberall streute man Gerüchte aus, des Prinzen Tod sei 
                          kein natürlicher, das Gift habe seinem Leben ein Ende 
                          gemacht; unsere Familie sei der Urheber dieses Verbrechens, 
                          noch mehrere große Familien seien darin verwickelt, 
                          mein Bruder aber und ich vorzüglich die Anstifter desselben. 
                          Wir waren, leider! mein Bruder und ich, die Letzten, 
                          die von diesen abscheulichen Stadtgesprächen unterrichtet 
                          wurden; wir wußten nichts von den Verläumdungen, die 
                          in öffentlichen Blättern gegen uns im Umlauf waren; 
                          im Schooß eines reinen Gewissens und <406:> der 
                          Unschuld unsrer Herzen lebten wir in völliger Ruhe und 
                          Sicherheit. Es schien uns unmöglich, daß eine tadellose 
                          Aufführung seit den Tagen unserer frühesten Jugend, 
                          daß ein gänzliches Hingeben, als Staatsmann sowohl als 
                          Bürger, an die geheiligten Grundsätze der Ehre meinem 
                          (jetzt so schwer verkannten) Bruder nicht den Schutz 
                          der öffentlichen Sicherheit und Gerechtigkeit verbürgen 
                          sollten. Wir glaubten, er sowohl als ich, diese Gerüchte 
                          hätten keine andre Quelle, als die Verhetzungen einzelner 
                          Uebelgesinnter, und könnten, von allen Belegen entblößt, 
                          vernünftiger Weise keinen Eindruck machen. Erst 6 Tage 
                          vor dem schrecklichen 20ten erfuhren wir die, gegen 
                          uns im Volk umlaufenden, Schmähungen; und auch selbst 
                          dann noch konnten wir uns nicht entschließen, eine bedeutende 
                          Rücksicht darauf zu nehmen. Ueberdies, wenn man sechs 
                          und fünfzig tadellos durchlebte Jahre hinter sich hat, 
                          so glaubt man nicht, so unerhört verkannt zu sein. Indem 
                          ich mich nun völlig auf das Herz meines Bruders, auf 
                          seine Tugenden und seinen offenen und trefflichen Charakter 
                          stützte, war ich seinethalben ohne die mindeste Besorgniß. 
                          Der Edelmuth und die Gerechtigkeit der schwedischen 
                          Nation war auch zu bekannt, als daß es nur von fern 
                          möglich geschienen hätte, die schwärzeste Verläumdung 
                          könne diesen Charakter in der Schnelligkeit eines Augenblicks 
                          umwandeln. So trennten wir uns nun den 20ten Mor- <407:> 
                          gens um 9 Uhr, in der Sorglosigkeit eines ganz 
                          ungestörten Gewissens. Der Königl. Hof ging, wie Sie 
                          wissen, dem Leichenzug des Kronprinzen entgegen. Aber 
                          Sie kennen besser, als ich, die entsetzlichen Umstände, 
                          die diesen Vorfall  niemals hatte ich die 
                          Kraft sie anzuhören.   Um 2 Uhr 
                          kam man, und sagte mir, daß dieser theure Bruder, todt, 
                          ein Opfer der Volkswuth   . Mein 
                          Zustand, bei dieser Nachricht, erlaubte mir nie, das 
                          Ausführliche darüber  Ich weiß nur, daß einige 
                          Offiziere von der Garde, an der Spitze einer starken 
                          Wache, mein Haus vor der Zerstörung und Plünderung sicherten, 
                          und mein unglückliches, dem Tode gleichfalls geweihtes, 
                          Leben retteten. Ich beschwor sie, die Papiere meines 
                          Bruders und die meinigen, unter Siegel zu legen.  
                          So verstrich der Tag, für mich und meine im siebenten 
                          Monat schwangere Tochter. Inzwischen zeigten mir zwei 
                          bewährte Freunde meines Bruders an, daß für mich keine 
                          Sicherheit mehr in diesem Hause sei und daß ich es noch 
                          vor der Nacht verlassen müßte. Demnach entschloß ich 
                          mich, um 9 Uhr Abends, mit Gefahr meines Lebens 
                          zu diesem Schritt; man hüllte mich in die Kleider einer 
                          Dienstmagd, und da ich nicht aus dem Lande fliehen wollte, 
                          so ertheilte man mir, auf meine Bitte, einen Befehl 
                          für den Commandanten der hiesigen Festung, um mich dahin 
                          zu retten, und von hier aus <408:> meine und die 
                          Unschuld meines unglücklichen Bruders an den Tag zu 
                          legen. Bis 7 Uhr Morgens war ich in einem entsetzlichen 
                          Regen und Wind auf dem Meere; erst nach 36 Stunden 
                          war es mir vergönnt, meine ganz durchnäßten Kleider 
                          zu wechseln. Hier endlich fand ich Theilnahme und Wohlwollen 
                          bei dem Commandanten und seinen Offizieren; ihre Behandlung 
                          war voll von Achtung und Menschlichkeit, und mein erster 
                          Schritt war sogleich, mich wegen meines unglücklichen 
                          Bruders und meiner, an die öffentliche Gerechtigkeit 
                          zu wenden. 
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