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[ DOKUMENTE UND ZEUGNISSE ]

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Helmut Sembdner, Zu Heinrich und Marie von Kleist, in: JDSG 1 (1957), 157-178; darin: 170f.

Marie v. Kleist an Prinz Wilhelm v. Preußen, Berlin, 3. 9. 1811

Monseigneur,

Au Souvenir de Votre Alteße-Roiale se mêle des Souvenirs agréable et doux, triste et amère, Que d’événements terrible et déchirant! depuis les tems heureux ou réunis a Sansoucies on jouoit Cotin Maillard – Au milieu de tous les désastres qui nous ont frappé, quantité de Sentiments sont restes les mêmes dans mon coeur, d’autres ont accrus des forces, entre ces derniers mon attachement inviolable, pour la famille Roiale a augmenté a proportion de tous nos Malheurs, qui forment un éspéce de lien de famille entre les Souverains et les sujets de ce pais; cette disposition de coeur et d’ésprit, tout come l’éstime et la confiance vraie et prononcée, que je me suis toujours Sentie pour votre Alteße Roiale, me donne le courage de lui demander une petite Pension pour un Parend avec lequel je suis liée depuis un grand nombre d’années – c’est le pauvre Henri Kleist, cette malheureuse époque, joint a d’autres incidents qui en sont la suite, le reduit Monseigneur a la derniere Misère, sans éxagération. L’incomparable Reine lui fesoit une pension de 300 Rth, n’ayant pas été sur la liste des Pensionnés il n’a pas eu le courage de la réclamer. Les Libraires, dans ces tems douteux et incertains, ne se chargent d’aucun ouvrage – Sans quelques Secours de Votre Alteße Roiale, je ne sais vraiment ce qu’il deviendra – J’ose donc suplier Votre Alteße-Roiale d’en avoir pitié, c’est le mot, Si elle pouvoit engager Monseigneur le Prince Henri, a lui faire une pension de cent écus, Si Votre Alteße-Roiale lui en donnoit autant, il auroit dumoins pour les premiers besoins de la vie: je vous demande Monseigneur de communiquer ma priere a S. A. R. le prince Henri, je vous demande en grace de l’appuier de tout votre pouvoir, je n’ai pas le coeur de lui écrire lui même, mais j’aurai une reconnoißance inexprimable pour vos Alteße, si elles daignent condéßendre a ma Priere, je regarderoi cette bonté comme un bienfait qu’elles m’allouent l’un et l’autre. J’ose en même tems mettre aux Pieds de S. A. Roiale Madame la Princeße, une piece que l’auteur lui a dédiée, et qui surement renferme de grandes beautés, mais sur la <171:> qu’elle, si j’en juge, par l’effet qu’elle a fait sur moi, il seroit néceßaire de prévenir Madame la Princeße, et surtout il seroit néceßaire qu’elle connut l’auteur, et toutes ses idées sur le Drame puisée dans le Shäkspeare. Mais je promets beaucoup de Satisfactions a Madame la Princeße si elle lit la piece jusqu’áu bout – Luck croit qu’elle sera la réputation de Kleist, mais ce n’est pas le moment de la vendre avantageusement – La pauvreté ou il se trouve, empèche beaucoup la perfection de ses ouvrages, c’est encore un motif qui engagera Votre Alteße a faire attention a ma priere, et a remplir l’attente avec la qu’elle Je suis de Votre Alteße Roiale

Monseigneur, la très humble et très obeißante Servante
Marie de Kleist, née Gualtieri

Berlin le 3 Septembre 1811
Wilhelmstraße No 70
Maison de Mme. de Berg

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Letzte Aktualisierung 18-Jun-2006
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